À l'appel national de l'Inter-syndicale, les AESH étaient en grève mardi 5 avril. Dans les Deux-Sèvres, iels se sont réuni.es en AG à 10h à la Maison des Syndicats à Niort pour échanger sur leur situation et poser leurs revendications, avant de se rassembler à midi place de la Brèche. Le mouvement s'est terminé par une action symbolique: l'envoi, à la Poste, de cartes d'électeur/trices précaires au Président de la République.
Maltraitance à tous les niveaux
Les témoignages récoltés en AG sont édifiants et consternants:
- élèves ayant besoin de stabilité à qui on assigne jusqu'à trois AESH différent.es par semaine
- directeur/trices d'école sur qui on fait pression pour qu'iels regroupent tous les élèves à notification dans la même classe
- AESH en théorie à 100% avec un élève mais dans les faits mutualisé.es
- AESH dont les emplois du temps et les assignations sont modifiés du jour au lendemain, les confrontant à une instabilité permanente...
et la liste est encore longue. Le tout , rappelons-le, pour la mirobolante "rémunération" mensuelle de 933€ bruts pour un temps d'accompagnement de 24h/semaine.
Des revendications simples : fin des PIAL, un vrai salaire, un vrai statut
- fin des PIAL: les PIAL sont pour beaucoup dans la maltraitance dont sont victimes les AESH car il créent de l' instabilité, isolent les collègues, multiplient et compliquent les parcours administratifs...
- salaires: en lien avec la fin des temps partiels imposés, les AESH revendiquent un temps plein à 24 heures d'accompagnement, les autres heures étant consacrées au temps de préparation, de concertation , de formation avec un vrai salaire: salaire minimum à 1700€, accès aux primes REP, REP+, ZEP, prise en compte de l'ancienneté...
- statut: titularisation de tous les personnels en contrat précaire, respect des missions AESH, formation exclusivement sur temps de service, droit à une formation initiale avant la prise de poste, reconnaissance à 100% de l'expérience AESH en cas d'entrée dans la Fonction Publique sur concours...
Le combat continue
Les "annonces" et déclarations de certains candidats à la présidence de la République ne peuvent que raviver l'inquiétude des AESH (multiplication des missions, y compris l'accompagnement le soir, à domicile, des élèves en situation de handicap, mise à l'écart des élèves en situation de handicap de l'école pour tou.te.s etc.). Il faut donc continuer et accentuer le combat. C'est pourquoi il est important de renforcer le meilleur outil de lutte dans le monde du travail: le syndicat. Il est primordial que les AESH, comme tous les précaires, se syndicalisent: uni.es, on est plus fort.es!